Un claquement bruyant suivi d'un
plouf, les cris des enfants, il s'est passé quelque chose ! Je dévale
les escaliers quatre à quatre sans comprendre ce que me crie mon fils.
Il ne comprend d'ailleurs pas ce qui vient d'arriver. Il a entendu, comme
moi, un grand bruit de claquement et en tournant la tête, il lui a semblé
que l'eau de l'aquarium débordait. Première constatation, la
surface de l'eau est agitée. Incroyable le renfort central du bac vient
de lâcher. Il s'est décollé de tout un coté. Les
petits renforts sont partis en morceaux sous l'effort. La vitre est gonflée
de plusieurs cm. Que ceux qui croient que le verre n'est pas un matériau
flexible regardent de plus près ces deux photos !
Branle bas de combat, je fonce chercher
un tuyau pour vidanger le bac avant qu'il ne finisse par se décoller.
Le danger est grand, 600 Litres représentent une sacré pression.
Je vidange en catastrophe près de la moitié de l'eau. Le galbe
de la vitre m'impressionne et je suis en train de me demander ce que je dois
faire. Je vide l'aquarium ? Mais que faire des plantes et des poissons ? Pour
le moment, il faut parer au plus pressé et diminuer les risques de
rupture ou d'éclatement. En diminuant la hauteur d'eau et en renforçant
le haut du bac avec un adhésif large, je me laisse un délai
de réflexion. Avec une hauteur d'eau réduite, la pression diminue
et la glace reprend sa forme.
Et me voilà devant un chantier
improvisé au milieu de la maison. Deux solutions s'offrent à
moi, Arrêter ou continuer ? Cruel dilemme. Si je vide le bac, je perds
tous mes poissons et les plantes. Si je ne le vide pas, comment être
certain qu'il ne va pas craquer ? Je tourne la question dans ma tête
un long moment et la passion l'emportant sur la raison, je décide de
réparer. Tout au moins de façon provisoire pour me permettre
de chercher tranquillement une cuve de remplacement. Je vais chercher ma cartouche
de colle aux silicones, des serre-joints, des lames de cutter et du papier
essuie-tout. Première étape, nettoyer toutes les anciennes surfaces
collées. Cela me prend plusieurs heures. Il faut absolument retirer
tous les débris de verre et la colle restante. Tous les renforts sont
retirés, nettoyés et préparés pour une remise
en place. Nettoyer avec des poissons dans le bac, voilà bien une idée
de génie. :o( Comment ne pas faire tomber de débris dans
le bac ? La colle aux silicones passe encore, mais les morceaux de verre et
autres intrus pas question. Je pose donc un morceau de plastique à
la surface de l'eau pour recueillir tout ce qui m'échappe. Même
en soignant mon travail et en utilisant une éponge humide sous la zone
de travail, de nombreux débris tombent sur la feuille de plastique.
Elle est donc la bienvenue.
Finalement tout est recollé
à l'exception d'un des longs renforts qui est parti en miettes. De
toute façon, son rôle était de retenir les couvercles
du bac. Ces couvercles ont depuis longtemps disparu pour laisser le bac ouvert.
Je suis certain de la qualité de mon travail mais reste prudent et
sceptique quant à la résistance. Comment être assuré
que les autres collages du bac n'ont pas souffert ? Je vais mettre une semaine
à le remplir par petites doses de quelques dizaines de litres par jour.
Tous les soirs, je vérifie les joints à la recherche de bulles
qui montreraient les contraintes subies par le collage. Rien. Une autre semaine
s'écoule avec le bac plein et remis en marche. Je commence à
respirer. Tout semble tenir. Je pars à la recherche d'une cuve de remplacement.
Les plantes sont restées sans éclairage
une semaine. Après la panne d'électricité de cet été,
ce sera la fin de mes Rotala macrandra et des Eusteralis stellata.
Les poissons, avec une filtration de fortune, un chauffage immergé
dans le bac et un jeûne forcé, ont bien résisté.
Voilà
une mauvaise expérience dont je me sors bien. Finalement, le côté
positif à retenir c'est que je me suis préparé à
changer la cuve qui était très rayée. Très bientôt
ici même, la réalisation complète
du nouveau bac. Cette fois, je percerai le fond avec un débordement
plus conventionnel. Ce sera le moment idéal pour appliquer toutes les
idées qui ont germé dans mon esprit pendant ces presque deux
années de fonctionnement du "vieux" bac.